Trois ans après Fanclub, Kent Jamz revient avec un nouveau projet qui porte un nom aussi simple que lourd de sens : FEAR.
Sorti le 10 octobre 2025 chez Epic Records, sous licence de Lily’s Dads Company, Inc., cet album de 7 titres (27 minutes) s’impose comme une plongée intime dans les émotions, les contradictions et les forces intérieures de l’artiste.
Minimaliste dans sa forme, mais spirituellement dense, FEAR confirme Kent Jamz comme l’une des voix les plus singulières de la scène R&B contemporaine américaine.
Dès le titre d’ouverture “demon days”, Kent Jamz installe le ton : celui d’un dialogue avec ses peurs, ses manques et sa foi.
L’album n’est pas un simple projet “chill” ; c’est une expérience introspective, un journal sonore qui parle de tolérance (tolerance), de patience (patience), d’affirmation (affirmation) et d’acceptation de soi.
Chaque morceau s’inscrit dans un parcours émotionnel :
“renegade” évoque la fuite et la résistance, sur une rythmique downtempo aux accents funk-soul.
“tolerance” est un hymne à l’ouverture et à la réconciliation intérieure, servi par des chœurs vaporeux.
“affirmation”, long de plus de cinq minutes, agit comme un centre de gravité spirituel : une méditation sur la foi, l’ego et la paix intérieure.
Enfin, le titre éponyme “fear” est la pièce maîtresse du disque : lente montée émotionnelle, voix éthérée, confessions murmurées.
Kent Jamz y chante la peur de l’échec, de l’amour, mais aussi la beauté qui se cache derrière cette fragilité.
Sur le plan sonore, FEAR se distingue par une production à la croisée du R&B, du gospel futuriste et du soul lo-fi.
Les beats sont feutrés, souvent minimalistes, laissant toute la place à la voix douce et élastique de Kent Jamz.
Les synthés flottent, les guitares sont discrètes, les basses chaleureuses : tout respire la retenue et la sincérité.
On retrouve cette patte West Coast alternative héritée de ses collaborations avec Anderson .Paak ou The Free Nationals, mais ici, tout est recentré : le groove devient intérieur, spirituel, presque contemplatif.
Avec ses 27 minutes, FEAR tient plus du mini-album conceptuel que du long format classique.
Mais chaque titre est pensé, respiré, et s’enchaîne comme un chapitre d’un même voyage.
L’artiste ne cherche pas à convaincre par la quantité, mais par la cohérence émotionnelle.
On sent Kent Jamz apaisé, mais lucide ; vulnérable, mais fort.
Il ne chante pas seulement l’amour : il chante la foi, la peur et la rédemption – trois notions universelles que son timbre chaud rend profondément humaines.
Le dernier morceau, “mi sombra” (“mon ombre”), clôt le disque sur une note d’espoir.
Entre soul latine et prière intérieure, Kent Jamz évoque la coexistence de la lumière et de l’ombre : un message spirituel et poétique, fidèle à son ADN d’artiste libre.