Deux ans après IRL, Mahalia revient avec un projet court mais intense : Luvergirl. Sorti le 15 août 2025, cet EP marque un virage audacieux dans la carrière de la chanteuse britannique. Si ses précédents disques exploraient les tourments de l’amour et la reconstruction émotionnelle, Luvergirl est une célébration insouciante, une déclaration de confiance et de liberté, portée par des sonorités caribéennes qui honorent ses racines jamaïcaines.
L’EP est né d’un processus nomade. Mahalia a travaillé entre le Royaume-Uni, la Jamaïque et Saint-Vincent, épaulée par des collaborateurs comme Eric IV, BenjiFlow et Savannah Jada. Ces séjours l’ont reconnectée à son héritage culturel et à l’énergie solaire des musiques caribéennes.
Contrairement à ses albums introspectifs (Love and Compromise, IRL), Luvergirl se veut plus léger et plus frontal. La chanteuse le décrit comme l’ère des “filles qui reprennent le contrôle” : ici, elle mène la danse, séduit, commande, et joue avec les codes de l’amour sans retenue.
En 7 morceaux et environ 19 minutes, Mahalia réussit à livrer une mosaïque colorée de grooves et d’humeurs.
“Different Type of Love” (feat. Masicka) : Ouverture séductrice qui mêle R&B britannique et dancehall jamaïcain. La complicité avec Masicka instaure une tension flirtative qui donne le ton.
“Pity” (feat. Tanya Stephens) : Véritable moment fort. En reprenant et modernisant l’iconique “It’s A Pity”, Mahalia offre une ode au “forbidden love” et gagne en authenticité grâce à la participation de Tanya Stephens elle-même.
“Pick Up The Pace” (feat. Bayka) : Titre sensuel et affirmé, où Mahalia incarne pleinement son rôle de séductrice.
“Instructions” : Un slow-burn profond, porté par une basse lourde et hypnotique, accompagné d’un clip visuel marquant signé Douglas Reddan.
“Pressure Points” (feat. Lila Iké) : Rencontre avec une autre étoile montante jamaïcaine. Atmosphère langoureuse, parfaite illustration de la complicité féminine et de la sensualité décomplexée.
“Farewell (Pretty Jamaica)” : Clôture émouvante et poétique, hommage à la Jamaïque et à l’inspiration qu’elle a offerte. Un épilogue qui résonne comme une carte postale intime.
Luvergirl séduit d’abord par son énergie. Là où Mahalia s’était souvent montrée vulnérable, elle affiche désormais une assurance éclatante. Chaque morceau est un manifeste : la femme qu’elle incarne est maîtresse de ses désirs, libre dans ses choix, légère dans son rapport à l’amour.
Musicalement, le projet s’éloigne du pur R&B UK pour se tourner vers des textures dancehall et reggae, enrichies de touches modernes. Cette hybridité traduit parfaitement l’identité biculturelle de Mahalia et lui permet de signer un disque à la fois intime et universel.
La presse britannique et internationale a salué Luvergirl comme un tournant rafraîchissant :
NME parle d’un projet “léger, lumineux, où Mahalia s’autorise à jouer et à séduire sans se censurer.”
The Line of Best Fit insiste sur le mélange réussi entre influences caribéennes et sa signature R&B.
Plusieurs critiques notent l’importance de la collaboration avec Tanya Stephens, véritable pont générationnel entre Mahalia et la scène reggae classique.
Avec Luvergirl, Mahalia démontre qu’elle ne se contente pas d’être une voix du R&B britannique. Elle affirme son identité hybride, puise dans ses racines et se réinvente dans une posture de femme libre, confiante et solaire.
Court mais marquant, cet EP s’impose comme une charnière dans sa carrière : un souffle nouveau, une passerelle vers des horizons plus vastes. Mahalia ne se cache plus derrière ses blessures — elle rayonne, et invite son public à danser avec elle sous le soleil caribéen.